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Règles concernant la prière
• Comment se déroule la prière de consultation ?
•
Combien de fois faut-il
entreprendre la consultation ?
• La réponse est-elle indiquée en rêve exclusivement ?
•
La prière de consultation
peut être faite pour n’importe quel projet ?
- Comment se déroule la
prière de consultation ?
Voici la description de la prière de consultation telle
que rapportée par Djabir Ibn Abd Allah as-Sulami ( qu‘Allah soit satisfait
de lui) :
« Le Messager d’Allah (paix et bénédictions sur lui)
apprenait à ses compagnons à consulter Allah en toute affaire comme il
leur apprenait une sourate du Coran ; il dit :
« Quand l’un de vous projette une affaire, qu’il
accomplisse deux rak’a surérogatoires puis qu’il dise :
« Allahoumma inni astakhirouka bi
ilmika wa astaqdirouka bi qudratika wa as’alouka min fadhlika fa innaka
taqdirou wa la aqdirou wa t’alamou wa la a’lamou wa anta allamoul ghouyoub
Allahoumma in kounta ta’lamou hadha al-amra ( thoumma toussammihi bi
aynihi) khayran li fi adjili amri wa àdjilihi (qala) aw fi dini wa ma’ashi
wa aqibata amri faqdourhou li wa yassirhou li thoumma barik li fihi.
Allahoumma in kounta t’alamou annhou shanroun li fi dini
wa m’ashi wa aqibata amni ( aw qala) fi ‘adjili amri wa adjilihi fasrifni
anhou ( wasrifhou anni) waqdour li al khayra haythou kana thoumma radhini
bihi
».
( rapporté par Boukhari 6841 ; d’autres versions sont
citées par Timidhi, An-Nassaï, Abou Dawoud, Ibn Madja et Ahmad)
« Seigneur Allah, je viens prendre conseil auprès de Ta
science et prendre force dans Ta force. Je viens Te demander de Ta
générosité infinie. Car Tu es capable et je suis incapable, Tu sais et je
ne sais pas et c’est Toi le Grand Connaisseur des mondes inconnus.
Seigneur Allah, si Tu sais que cette affaire est pour moi une source de
bien pour ma religion, pour ma vie ici-bas et pour ma destinée future (ou
il dit : pour mon présent et pour mon futur), destine-la moi, facilite-moi
sa réalisation et bénis-la moi.
Et si Tu sais que cette affaire est pour moi une source
de mal pour ma religion, pour ma vie d’ici-bas et pour ma destinée future
(ou il dit : pour mon présent et pour mon futur), détourne-là de moi et
détourne-moi d’elle. Prédestine-moi le bien où il se trouve et inspire moi
en la satisfaction. »
Dans son commentaire du hadith, Ibn Hadjar ( puisse Allah
lui accorder Sa miséricorde) a dit :
« Al-istikhara est un nom. Istakhara Allah
signifie : il demande à Allah de lui inspirer le bon choix, de l’orienter
vers la meilleure des choses dont il a besoin. »
Analyse détaillée du
hadith :
Au sujet des propos : « Le Prophète (bénédiction
et salut soient sur lui ) nous apprenait à consulter ( Allah) dans toutes
les affaires », Ibn Abi Dajma dit :
« C’est une affirmation générale qui a une signification
restreinte. En effet, l’obligatoire et le recommandé ne peuvent pas faire
l’objet d’une consultation. De même l’interdit et le réprouvé ne peuvent
pas faire l’objet d’une consultation pour savoir s’il faut les abandonner
ou pas. Aussi la consultation se limite-t-elle au licite et au recommandé
qui comporte des aspects antinomiques ou duquel il faudrait se contenter.
Je dis que la généralité englobe les choses importantes et signifiantes.
Car parfois une affaire anodine peut avoir de graves conséquences. »
Les propos : « Quand ...projette . » sont
exprimés dans le hadith d’Ibn Mass’oud ainsi : « Quand l’un de vous veut
une affaire qu’il dise »
Les propos : « Qu’il accomplisse deux
rak’a surérogatoires » excluent la prière du matin, par exemple.
Dans al Adhkar, Al-Nawawi dit :
« Si l’on récitait l’invocation de consultation au terme
de la prière du Dhor par exemple, ou à l’issue d’une autre prière
surérogatoire régulière ou libre, il semble qu’on peut dire, si
l’intéressé a eu l’intention de doubler la prière obligatoire d’une prière
de consultation, que cela lui suffit. En revanche, sans l’intention, il
faut une prière de consultation à part.
Ibn Abi Djama dit :
« La sagesse qui veut que la prière précède l’invocation
repose sur le fait que par la consultation, on entend réunir les biens
d’ici-bas et ceux de l’Au-delà, ce qui nécessite qu’on frappe à la porte
du Roi. Or rien n’est plus efficace ni plus apte à réussir dans cette
entreprise que la prière qui implique la glorification d’Allah, Sa louange
et la manifestation du besoin de Lui dans le médiat et l’immédiat ».
Ses propos : « Puis qu’il dise » indiquent que
l’invocation est à réciter à l’issue de la prière. Mais il se peut que
l’ordre ne concerne que le dhikr et l’invocation à dire
habituellement après la prière. Si tel est le cas, l’intéressé récite
l’invocation de consultation après les invocations du tashahhoud et
avant le salut final ».
Dans l’expression : « Allahoumma inni
astakhirouk bi ilmika », la particule
« bi » indique la causalité. C’est-à-dire parce que Tu sais mieux.
Elle a la même signification que dans : « bi qudratika ». Elle peut
aussi indiquer une sollicitation. C’est-à-dire : « je Te demande de me
donner la force d’acquérir ce qui est recherché ». La phrase peut
signifier également : « Je Te demande de le décréter à mon profit,
c’est-à-dire de le faciliter » .
Ses propos : « Wa as’alouka min fadhlika »
renferment une allusion aux grâces accordées par Le Maître.
Ses propos : « Fa innaka taqdirou wa la aqdiwou
wa ta’lamou wa la a’lamou » impliquent une allusion au fait que
Science et Puissance appartiennent exclusivement à Allah et que le
serviteur n’en possède que ce qu’Allah lui en donne.
Ses propos : « Allahoumma in kounta t’alamou
anna hadha al amra », une version ajoute : « Thoumma youssoummihi
bi aynihi » Il paraît que cela signifie que l’intéressé doit préciser
son besoin. Il est aussi possible qu’il l’ait présent à l’esprit au moment
de réciter l’invocation.
Ses propos : « Faqdourhou li » signifient :
« Réalise-le pour moi » , et « Fasrifhou anni wasrifni anhou »
c’est-à-dire : « Fais en sorte que mon cœur en soit complètement
détourné » .
Ses propos : « Wa radhhini bihi »
signifient : « Fais que j’en sois satisfait de sorte à ne pas regretter de
l’avoir recherché et obtenu . Car je n’en connais pas l’aboutissement même
si, au moment de le demander, je m’en contentais ». Le secret ici consiste
à empêcher son cœur de rester attaché à l’objet de façon à le priver de la
quiétude. Car la vraie complaisance consiste dans la satisfaction de l’âme
du destin.
Voilà un bref extrait du commentaire d’Ibn Hadjar (puisse
Allah lui accorder Sa miséricorde) sur le hadith cité dans le chapitre des
prières et le sous chapitre du Tawhid du Sahih de Boukhari.
- Combien de fois
faut-il entreprendre la consultation ?
Il n’y a aucun inconvénient à répéter la consultation si
l’intéressé n’est pas rassuré. L’érudit Al-Moubarakfouri (puisse Allah lui
accorder Sa miséricorde) dit dans son commentaire sur Tirmidhi :
« Est-il recommandé de répéter la prière et l’invocation
pour la même affaire si l’intéressé ne découvre rien de rassurant qui lui
permette de savoir s’il faut ou pas entreprendre ?
Al-Iraqi dit : il paraît que c’est recommandable ».
(voir Touhfatou al-Ahtwadhi, 2/593)
Ses propos :
« Puis il passe à ce en quoi il se
trouve à l’aise » cités par certains sont mentionnés dans un
hadith du Prophète bénédiction et salut soient sur lui) rapporté par Ibn
as-Sunni.
On y dit encore :
« Quand tu t’apprêtes à entreprendre
une affaire, consulte ton Maître sept fois puis examine ce qui précède à
ton cœur. En effet, il renferme tout le bien ».
An-Nawawi dit (de ce hadith) :
« Sa chaîne est étrange et elle comporte des individus
que je ne connais pas ». (Al-adhkar , p.132)
Al-Hafiz Ibn Hadjar dit :
« La chaîne comporte un rapporteur connu pour sa très
grande faiblesse . Il s’agit d’Ibrahim Ibn al-Bara. Par conséquent, le
hadith est très faible ». (Al-Foutouhat ar-rabbaniyya, 3/357)
Ce qui est exact, c’est que la facilitation de l’affaire
par Allah le Puissant et Majestueux, après l’avoir décrétée et exaucé
l’invocation, constitue un bon augure qui pousse à entreprendre l’action.
En revanche, l’existence d’obstacles et l’absence d’une facilitation de
l’affaire indiquent qu’Allah le Très Haut veut détourner son serviteur de
l’affaire projetée.
Cette idée parait évident pour qui médite sur le hadith
de Djabir à propos de la consultation, notamment les propos du Prophète (
bénédiction et salut soient sur lui) :
« Allahoumma inni astakhirouka bi
ilmika wa astaqdirouka bi qudratika wa as’alouka min fadhlika fa innaka
taqdirou wa la aqdirou wa t’alamou wa la a’lamou wa anta allamoul ghouyoub
Allahoumma in kounta ta’lamou hadha al-amra ( thoumma toussammihi bi
aynihi) khayran li fi adjili amri wa àdjilihi (qala) aw fi dini wa ma’ashi
wa aqibata amri faqdourhou li wa yassirhou li thoumma barik li fihi.
Allahoumma in kounta t’alamou annhou shanroun li fi dini wa m’ashi wa
aqibata amni ( aw qala) fi ‘adjili amri wa adjilihi fasrifni anhou (
wasrifhou anni) waqdour li al khayra haythou kana thoumma radhini bihi
».
Al-hafiz Ibn Hadjar dit :
« Al-Hafiz Zayn ad-dine al-Iraqi a dit :
On engage l’action après la consultation et ce que l’on
entreprendra comportera du bien, quel qu’il soit. Cet avis est corroboré
par cette phrase qui se trouve à la fin de certaines versions du hadith
d’Ibn Massoud : « Puis qu’il se décide ».
Il n’existe aucun délai déterminé pour effectuer la
prière de consultation et il est permis de répéter la prière plusieurs
fois. Aucun nombre n’est fixé, et le prieur peut faire des invocations
avant et après le clôture de la prière.
- La réponse est-elle
indiquée en rêve exclusivement ?
Parmi les fausses croyances entretenus par la masse,
figure celle qui veut qu’on se livre au sommeil immédiatement après la
consultation et que l’on considère les bonnes choses vues en rêve comme un
bon augure qui signifie que l’entreprise est bonne et qu’il peut s’y
engager, et que l’on juge qu’en l’absence d’un rêve on doit s’abstenir. Ce
n’est point un indice valable comme nous le savons.
L’analyse que nous venons de faire ne signifie pas que le
sentiment de soulagement qui envahit l’intéressé (après la consultation)
ne fait pas partie des (bons) signes. Elle signifie qu’il ne faut pas en
faire l’unique signe décisif sur la bonté de l’entreprise. L’homme procède
souvent à la consultation à propos d’une affaire qu’il aime et pour
laquelle il est bien disposé dès le départ.
A propos du sentiment de soulagement, Cheikh al Islam (
puisse Allah lui accorder Sa miséricorde) dit :
« Une fois Allah consulté, on doit penser que le choix
d’Allah réside en ce à quoi on se sent à l’aise et le trouve facile ».
(Madjmou’ al-fatawa, 10/539)
Aussi existe-t-il une différence (énorme) entre celui qui
fait du soulagement l’unique signe et celui qui en fait un signe parmi
d’autres.
C’est pourquoi le musulman doit se contenter de ce que la
Charia lui enseigne et se conformer aux exigences de la sagesse. Il peut
aussi consulter les hommes sûrs et raisonnables et réfléchir à ses
affaires et examiner ce qui lui paraît le plus convenable. Une fois qu’il
s’apprête à prendre une décision ou penche vers une action, il entreprend
alors la consultation religieuse puis exécute sa décision tout en étant
certain qu’Allah l’assistera à faire le bon choix.
- La prière de
consultation peut être faite pour n’importe quel projet ?
Il n’y a pas de consultation à propos des actions
obligatoires qui nous sont imposées par Allah. Il en est de même de
l’abandon des interdits. Car il serait insensé de consulter sur
l’opportunité de ce qu’on ne pas ne pas faire.
La consultation porte sur les choses licites pour savoir
s’il vaut mieux les entreprendre ou pas. Elle peut également s’appliquer
au recommandable qui intéresse des objets multiples, et elle vise alors à
connaître ce à quoi il faut donner la priorité. C’est comme s’il s’agit de
choisir une ville pour aller y étudier ou un maître pour s’instruire
auprès de lui ou une assemblée savante pour y assister. La consultation
sert dans ce cas à connaître le meilleur. Il en est de même si on veut se
marier avec une femme déterminée ou effectuer un pèlerinage surérogatoire
cette année ou l’année suivante.
En somme, toute affaire pouvant susciter une réticence
est concernée par ses propos : « il nous apprenait à consulter au sujet de
toutes les affaires ».